Scène II.
Ce devoir, ou plutôt cette importunité,
Au lieu de m’assurer de ta fidélité,
Marque trop clairement ton peu d’obéissance[2].
Laisse-moi seul, Lysarque, une heure en ma puissance ;
Que retiré du monde et du bruit de la cour,
Je puisse dans ces bois consulter mon amour[3] ;
Que là Caliste seule occupe mes pensées,
Et par le souvenir de ses faveurs passées
Assure mon espoir de celles que j’attends ;
Qu’un entretien rêveur durant ce peu de temps
M’instruise des moyens de plaire à cette belle,
Allume dans mon cœur de nouveaux feux pour elle :
Enfin, sans persister dans l’obstination,
Laisse-moi suivre ici mon inclination.
Cette inclination, qui jusqu’ici vous mène[4]
À me la déguiser vous donne trop de peine.
Il ne faut point. Monsieur, beaucoup l’examiner :
L’heure et le lieu suspects font assez deviner
Qu’en même temps que vous s’échappe quelque dame…
Vous m’entendez assez.
Et ne présume point que je manque de foi[5]