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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/412

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286
CLITANDRE.

Scène VII.

CLÉON, LYSARQUE.
CLÉON.

Réserve à d’autres temps cette ardeur de courage[1]
Qui rend de ta valeur un si grand témoignage.
Ce duel que tu dis ne se peut concevoir.
Tu parles de Clitandre, et je viens de le voir[2]
185Que notre jeune prince enlevoit à la chasse.

LYSARQUE.

Tu les as vus passer ?

CLÉON.

Tu les as vus passer ?Par cette même place[3].
Sans doute que ton maître a quelque occasion
Qui le fait t’éblouir par cette illusion[4].

LYSARQUE.

Non, il parloit du cœur ; je connois sa franchise.

CLÉON.

190S’il est ainsi, je crains que par quelque surprise
Ce généreux guerrier, sous le nombre abattu[5],
Ne cède aux envieux que lui fait sa vertu.

LYSARQUE.

À présent il n’a point d’ennemis que je sache[6] ;

  1. Var. Réserve à d’autres fois cette ardeur de courage. (1632-57)
  2. Var. Tu parles de Clitandre, et je le viens de voir
    Que notre jeune prince amenoit à la chasse. (1632-57)
  3. Var. lys. En es-tu bien certain ? cléon. Je l’ai vu face à face,
    Sans doute qu’il en baille à ton maître à garder.
    lys. Il est trop généreux pour si mal procéder.
    cléon. Je sais bien que l’honneur tout autrement ordonne ;
    Mais qui le retiendroit ? Toutefois je soupçonne…
    lys. Quoi ? que soupçonnes-tu ? cléon. Que ton maître rusé
    Avec un faux cartel t’auroit bien abusé.
    lys. Non, il parloit du cœur ; je connois sa franchise.] (1632)
  4. Var. Qui le fait t’éblouir par quelque illusion. (1657)
  5. Var. Ce valeureux seigneur, sous le nombre abattu. (1632-57)
  6. Var. À présent il n’a point d’ennemi que je sache. (1657)