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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/427

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ACTE II, SCÈNE III.

Scène III.

LYSARQUE, Archers[1].
LYSARQUE regarde les corps de Géronte et de Lycaste[2].

Cela ne suffit pas ; il faut chercher encor,
Et trouver, s’il se peut, Clitandre ou Rosidor.
Amis, Sa Majesté, par ma bouche avertie
Des soupçons que j’avois touchant cette partie.
435Voudra savoir au vrai ce qu’ils sont devenus.

PREMIER ARCHER[3].

Pourroit-elle en douter ? Ces deux corps reconnus
Font trop voir le succès de toute l’entreprise.

LYSARQUE.

Et qu’en présumes-tu ?

PREMIER ARCHER.

Et qu’en présumes-tu ?Que malgré leur surprise,
Leur nombre avantageux et leur déguisement,
440Rosidor de leurs mains se tire heureusement.

LYSARQUE.

Ce n’est qu’en me flattant que tu te le figures ;
Pour moi, je n’en conçois que de mauvais augures[4],
Et présume plutôt que son bras valeureux
Avant que de mourir s’est immolé ces deux.

PREMIER ARCHER.

Mais où seroit son corps ?

  1. Var. troupe d’archers. (1632-60)
  2. Var. Ils regardent tes corps, etc. (1632, en marge.) — Regardant les corps, etc. (1644-60) —Il regarde les corps, etc. (1663, en marge.)
  3. Tout ce qui, dans cette scène, est dit par le premier archer, est dit par le second dans l’édition de 1632, et réciproquement.
  4. Var. [Pour moi, je n’en conçois que de mauvais augures.]
    2e archer. Et quels ? lys. Qu’avant mourir, par un vaillant effort,
    Il en aura fait deux compagnons de sa mort. (1632-57)