Scène IV.
Ce cheval trop fougueux m’incommode à la chasse ;
Tiens-m’en un autre prêt, tandis qu’en cette place,
À l’ombre des ormeaux l’un dans l’autre enlacés,
Clitandre m’entretient de ses travaux passés.
Qu’au reste les veneurs, allant sur leurs brisées,
Ne forcent pas le cerf, s’il est aux reposées ;
Qu’ils prennent connoissance, et pressent mollement,
Sans le donner aux chiens qu’à mon commandement.
Achève maintenant l’histoire commencée
De ton affection si mal récompensée.
Ce récit ennuyeux de ma triste langueur,
Mon prince, ne vaut pas le tirer en longueur ;
J’ai tout dit en un mot : cette fière Caliste
Dans ses cruels mépris incessamment persiste ;
C’est toujours elle-même ; et sous sa dure loi
Tout ce qu’elle a d’orgueil se réserve pour moi,
Cependant qu’un rival, ses plus chères délices,
Redouble ses plaisirs en voyant mes supplices.
Ton courage demeure insensible aux mépris ;
- ↑ Var. page du prince. (1632) — L’édition de 1632 ajoute aux personnages cléon ; les scènes iv et v y sont réunies en une seule. Voyez la note 1 de la page 305.
- ↑ Var. Il parle à son page, qui tient en main une bride et fait paraître la tête d un cheval. (1632, en marge.) — Il parle à son page. (1663, en marge.)
- ↑ Var. Le Page s’en va, et le Prince commence a parler à Clitandre. (1632, en marge). — Ce jeu de scène n’est point indiqué dans les éditions de 1644-60.