Aller au contenu

Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/449

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
323
ACTE III, SCÈNE IV.
CLITANDRE.

845Ne m’apprendras-tu point le crime qu’on nrimpule,
Et quel lâche imposteur ainsi me persécute ?

LE GEÔLIER.

Descendons : un prévôt, qui vous attend là-bas,
Vous pourra mieux que moi contenter sur ce cas.


Scène V.

PYMANTE, DORISE.
PYMANTE

En vain pour m’éblouir vous usez de la ruse,
850Mon esprit, quoique lourd, aisément ne s’abuse ;
Ce que vous me cachez, je le lis dans vos yeux :
Quelque revers d’amour vous conduit en ces lieux ;
N’est-il pas vrai, Monsieur ? et même cette aiguille
Sent assez les faveurs de quelque belle fille[2] :
855Elle est, ou je me trompe, un gage de sa foi[3].

DORISE.

Ô malheureuse aiguille ! Hélas ! c’est fait de moi.

PYMANTE.

Sans doute votre plaie à ce mot s’est rouverte.
Monsieur, regrettez-vous son absence, ou sa perte ?
Vous auroit-elle bien pour un autre quitté[4],

  1. Var. Il regarde une aiguille que Dorise avait, etc. (1663, en marge.) — Ce jeu de scène n’est point indiqué ici dans l’édition de 1632 ; mais on lit en marge, aux derniers vers du premier couplet : Il lui montre une aiguille que par mégarde elle avoit laissée dans ses cheveux en se déguisant.
  2. Var. Ressent fort les faveurs de quelque belle fille. (1632-57)
  3. Var. Qui vous l’aura donnée en gage de sa foi (a). (1632-60)
    (a). L’édition de 1637 donne, par erreur sans doute, en garde pour en gage.
  4. Var. Ou payant vos ardeurs d’une infidélité,
    [Vous auroit-elle bien pour un autre quitté ?]
    Vous ne me dites mot ; cette rougeur confuse. (1632-57)