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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/448

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CLITANDRE.

Que qui vous venge ainsi puissamment vous offense.
835Les perfides auteurs de ce complot maudit,
Qu’à me persécuter votre absence enhardit,
À votre heureux retour verront que ces tempêtes,
Clitandre préservé, n’abattront que leurs têtes.
Mais on ouvre, et quelqu’un, dans cette sombre horreur,
840Par son visage affreux redouble ma terreur[1].


Scène IV.

CLITANDRE, le Geôlier.
LE GEÔLIER.

Permettez que ma main de ces fers vous détache.

CLITANDRE.

Suis-je libre déjà ?

LE GEÔLIER.

Suis-je libre déjà ?Non encor, que je sache.

CLITANDRE.

Quoi ! ta seule pitié s’y hasarde pour moi ?

LE GEÔLIER.

Non, c’est un ordre exprès de vous conduire au Roi.



    Que qui vous venge ainsi lui-même vous offense.
    Les damnables auteurs de ce complot maudit. (1632-57)

  1. Var. De son visage affreux redouble ma terreur (a).
    Parle, que me veux-tu ? le geôl. Vous ôter cette chaîne.
    clit. Se repent-on déjà de m’avoir mis en peine ?
    le geôl. Non pas que l’on m’ait dit. clit. Quoi ! ta seule bonté
    Me détache ces fers ? le geôl. Non, c’est Sa Majesté
    Qui vous mande au conseil. clit. Ne peux-tu rien m’apprendre
    Du crime qu’on impose au malheureux Clitandre ?
    [le geôl. Descendons : un prévôt, qui vous (b) attend là-bas.] (1632-57)
    (a). En marge, dans l’édition de 1632 : Le Geôlier ouvre la prison. — Il n’y
    a pas de distinction de scène.
    (b). L’édition de 1632, au lieu de vous, porte ici nous, ce qui pourrait bien être une faute d’impression.