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CLITANDRE.
Que qui vous venge ainsi puissamment vous offense.
Les perfides auteurs de ce complot maudit,
Qu’à me persécuter votre absence enhardit,
À votre heureux retour verront que ces tempêtes,
Clitandre préservé, n’abattront que leurs têtes.
Mais on ouvre, et quelqu’un, dans cette sombre horreur,
Par son visage affreux redouble ma terreur[1].
Scène IV.
CLITANDRE, le Geôlier.
LE GEÔLIER.
Permettez que ma main de ces fers vous détache.
CLITANDRE.
Suis-je libre déjà ?
LE GEÔLIER.
Non encor, que je sache.
CLITANDRE.
Quoi ! ta seule pitié s’y hasarde pour moi ?
LE GEÔLIER.
Non, c’est un ordre exprès de vous conduire au Roi.
- ↑ Var. De son visage affreux redouble ma terreur (a).
Parle, que me veux-tu ? le geôl. Vous ôter cette chaîne.
clit. Se repent-on déjà de m’avoir mis en peine ?
le geôl. Non pas que l’on m’ait dit. clit. Quoi ! ta seule bonté
Me détache ces fers ? le geôl. Non, c’est Sa Majesté
Qui vous mande au conseil. clit. Ne peux-tu rien m’apprendre
Du crime qu’on impose au malheureux Clitandre ?
[le geôl. Descendons : un prévôt, qui vous (b) attend là-bas.] (1632-57)
(a). En marge, dans l’édition de 1632 : Le Geôlier ouvre la prison. — Il n’y
a pas de distinction de scène.
(b). L’édition de 1632, au lieu de vous, porte ici nous, ce qui pourrait bien être une faute d’impression.
Que qui vous venge ainsi lui-même vous offense.
Les damnables auteurs de ce complot maudit. (1632-57)