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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/458

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CLITANDRE.

Et ployant dessous moi, permet à mon envie
De recueillir les fruits de vous avoir servie.
Il me faut des faveurs malgré vos cruautés[1].

DORISE.

Exécrable ! ainsi donc tes désirs effrontés
1025Voudroient sur ma foiblesse user de violence[2] ?

PYMANTE.

Je ris de vos refus, et sais trop la licence
Que me donne l’amour en cette occasion.

DORISE, lui crevant l’œil de son aiguille[3].

Traître, ce ne sera qu’à ta confusion.

PYMANTE, portant les mains à son œil crevé[4].

Ah, cruelle !

DORISE[5].

Ah, cruelle !Ah ! brigand[6] !

PYMANTE.

Ah, cruelle !Ah ! briganḏ_ !Ah ! que viens-tu de faire ?

DORISE[7].

1030De punir l’attentat d’un infâme corsaire[8]

  1. Var. Il me faut un baiser malgré vos cruautés (a). (1632-57)
    (a). En marge, dans l’édition de 1632 : Il veut user de force.
  2. Var. Veulent sur ma foiblesse user de violence.
    pym. Que sert d’y résister ? je sais trop la licence. (1632-57)
  3. Var. Elle lui crève un œil du poinçon qui lui étoit demeuré dans les cheveux. (1632, en marge.) — Elle lui crève l’œil de son aiguille. (1663, en marge.)
  4. Var. Il porte les mains a son œil crevé. (1663, en marge.)
  5. Var’. dorise, en s’échappant de lui. (1632-1657)
  6. Var. Ah ! infâme ! (1632)
  7. Var. dorise, sortie de la caverne.
  8. Var. De tirer mon honneur des efforts d’un corsaire (a).
    pymante, ramassant son épée.
    Barbare, je t’aurai, dorise, se cachant. Fuyons, il va sortir.
    Qu’à propos ce buisson s’offre à me garantir !
    pymante, sorti. Ne crois pas m’échapper : quoi que ta ruse fasse,
    J’ai ta mort en ma main. dorise, cachée. Dieux ! le voilà qui passe.
    pymante passe de l’autre côté du théâtre (b).
    Tigresse !