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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/468

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CLITANDRE.
DORISE.

Mais des marques plutôt de merveilleux forfaits.
Ces habits, dont n’a point approché le tonnerre[1],
1170Sont aux plus criminels qui vivent sur la terre :
Connoissez-les, grand prince, et voyez devant vous[2]
Pymante prisonnier, et Dorise à genoux.

FLORIDAN.

Que ce soit là Pymante, et que tu sois Dorise !

DORISE.

Quelques étonnements qu’une telle surprise
1175Jette dans votre esprit, que vos yeux ont déçu,
D’autres le saisiront quand vous aurez tout su.
La honte de paroître en un tel équipage
Coupe ici ma parole et l’étouffe au passage ;
Souffrez que je reprenne en un coin de ce bois[3]
1180Avec mes vêtements l’usage de la voix,
Pour vous conter le reste en habit plus sortable.

FLORIDAN.

Cette honte me plaît : ta prière équitable,
En faveur de ton sexe et du secours prêté,
Suspendra jusqu’alors ma curiosité.
1185Tandis, sans m’éloigner beaucoup de cette place,
Je vais sur ce coteau pour découvrir la chasse ;
Tu l’y ramèneras. Vous, s’il ne veut marcher[4],

  1. Var. Ces habits que n’a point approché (sic) le tonnerre. (1632-57)
  2. Var. Connoissez-les, mon prince, et voyez devant vous. (1632-60)
  3. Var Souffrez que je reprenne en un coin de ces bois. (1632-64)
  4. Var. Tu l’y ramèneras. Toi, s’il ne veut marcher.
    Garde-le cependant au pied de ce rocher.
    SCÈNE V.
    CLEON et encore un Veneur *.
    cléon. Tes avis, qui n’ont rien que de l’incertitude,
    N’ôtent point mon esprit de son inquiétude,