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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/477

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ACTE V, SCÈNE I.

1330N’a pas bien consulté ta jeunesse bouillante.
Mais que veux-tu, Cléon, et qu’est-il arrivé[1] ?
Pymante de vos mains se seroit-il sauvé ?

CLÉON.

Non, Seigneur : acquittés de la charge commise[2],
Vos veneurs ont conduit Pymante, et moi Dorise ;
1335Et je viens seulement prendre un ordre nouveau[3].

FLORIDAN.

Qu’on m’attende avec eux aux portes du château.
Allons, allons au Roi montrer ton innocence[4] ;
Les auteurs des forfaits sont en notre puissance ;
Et l’un d’eux, convaincu dès le premier aspect,
1340Ne te laissera plus aucunement suspect.


Scène II.

ROSIDOR, sur son lit[5].

Amants les mieux payés de votre longue peine,
Vous de qui l’espérance est la moins incertaine,
Et qui vous figurez, après tant de longueurs,
Avoir droit sur les corps dont vous tenez les cœurs,
1345En est-il parmi vous de qui l’âme contente
Goûte plus de plaisir que moi dans son attente ?
En est-il parmi vous de qui l’heur à venir
D’un espoir mieux fondé se puisse entretenir ?
Mon esprit, que captive un objet adorable,
1350Ne l’éprouva jamais autre que favorable.
J’ignorerois encor ce que c’est que mépris,

  1. En marge, dans l’édition de 1632 : Cléon entre.
  2. Var. Grâce aux Dieux, acquittés de la charge commise. (1632-57)
  3. Var. Et je viens, Monseigneur, prendre un ordre nouveau. (1632-57)
  4. En marge, dans l’édition de 1632 : Cléon s’en va.
  5. Var. rosidor, dans son lit. (1632-57) — Il est sur son lit. (1663, en marge.)