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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/482

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CLITANDRE.
ROSIDOR.

Cependant, ma chère âme, il est de mon devoir
Que sans perdre de temps j’aille rendre en personne[1]
1450D’humbles grâces au Roi du bonheur qu’il nous donne.

CALISTE.

Je me charge pour toi de ce remercîment.
Toutefois qui sauroit que pour ce compliment
Une heure hors d’ici ne put beaucoup te nuire[2],
Je voudrois en ce cas moi-même t’y conduire,
1455Et j’aimerois mieux être un peu plus tard à toi,
Que les justes devoirs manquassent vers ton roi[3].

ROSIDOR.

Mes blessures n’ont point, dans leurs foibles atteintes,
Sur quoi ton amitié puisse fonder ses craintes.

CALISTE.

Viens donc, et puisqu’enfin nous faisons mêmes vœux.
1460En le remerciant parle au nom de tous deux.


Scène IV.

ALCANDRE, FLORIDAN, CLITANDRE, PYMANTE,
DORISE, CLÉON, Prévôt, trois Veneurs.
ALCANDRE.

Que souvent notre esprit, trompé par l’apparence[4].
Règle ses mouvements avec peu d’assurance !

  1. Var. Que sans plus différer je m’en aille en personne
    Remercier le Roi du bonheur qu’il nous donne. (1632-57)
  2. Var. Une heure hors du lit ne te pût beaucoup nuire. (1632-57)
  3. Var. Que tes humbles devoirs manquassent vers ton roi.
    ros. Mes blessures n’ont pas, en leurs foibles atteintes,
    [Sur quoi ton amitié puisse fonder ses craintes.]
    cal. Reprends donc tes habits. ros. Ne sors pas de ce lieu.
    cal. Je rentre incontinent. ros. Adieu donc, sans adieu. (1632-57)
  4. Var. Que souvent notre esprit, trompé de l’apparence. (1632)