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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/525

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LA VEUVE.
COMÉDIE.

ACTE I.



Scène première.

PHILISTE, ALCIDON.
ALCIDON.

J’en demeure d’accord, chacun a sa méthode[1] ;
Mais la tienne pour moi seroit trop incommode[2] :
Mon cœur ne pourroit pas conserver tant de feu,
S’il falloit que ma bouche en témoignât si peu.
5Depuis près de deux ans tu brûles pour Clarice,
Et plus ton amour croît, moins elle en a d’indice.
Il semble qu’à languir tes désirs sont contents,
Et que tu n’as pour but que de perdre ton temps.
Quel fruit espères-tu de ta persévérance
10À la traiter toujours avec indifférence ?
Auprès d’elle assidu, sans lui parler d’amour,
Veux-tu qu’elle commence à te faire la cour ?

PHILISTE.

Non ; mais, à dire vrai, je veux qu’elle devine[3]

  1. Var. Dis ce que tu voudras, chacun a sa méthode. (1634-57)
  2. Var. Mais la tienne pour moi seroit fort incommode. (1634-68)
  3. Var. Non pas, mais pour le moins je veux qu’elle devine (1634-57)