Qui jusqu’à maintenant vous tiennent arrêtés[1] ?
Il veut son avantage, et nous cherchons le nôtre.
« Va, Géron, m’a-t-il dit ; et pour l’une et pour l’autre,
Si par dextérité tu n’en peux rien tirer,
Accorde tout plutôt que de plus différer.
Doris est à mes yeux de tant d’attraits pourvue,
Qu’il faut bien qu’il m’en coûte un peu pour l’avoir vue. »
Mais qu’en dit votre fille ?
Elle suivra mon choix[2],
Et montre une âme prête à recevoir mes lois ;
Non qu’elle en fasse état plus que de bonne sorte :
Il suffit qu’elle voit ce que le bien apporte,
Et qu’elle s’accommode aux solides raisons
Qui forment à présent les meilleures maisons.
[3]
Dégager ma parole, et vous donner la sienne ?
Deux jours me suffiront, ménagés dextrement,
Pour disposer mon fils à son contentement[4].
Durant ce peu de temps, si son ardeur le presse.
Il peut hors du logis rencontrer sa maîtresse :
Assez d’occasions s’offrent aux amoureux.