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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/540

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414
LA VEUVE.
GÉRON.

Madame, que d’un mot je vais le rendre heureux[1] !


Scène V.

PHILISTE, CLARICE.
PHILISTE.

Le bonheur aujourd’hui conduisoit vos visites[2],
Et sembloit rendre hommage à vos rares mérites ;
295Vous avez rencontré tout ce que vous cherchiez.

CLARICE.

Oui ; mais n’estimez pas qu’ainsi vous m’empêchiez
De vous dire, à présent que nous faisons retraite,
Combien de chez Daphnis je sors mal satisfaite.

PHILISTE.

Madame, toutefois elle a fait son pouvoir,
300Du moins en apparence, à vous bien recevoir[3].

CLARICE.

Ne pensez pas aussi que je me plaigne d’elle.

PHILISTE.

Sa compagnie étoit, ce me semble, assez belle.

CLARICE.

Que trop belle à mon goût, et, que je pense, au tien !
Deux filles possédoient seules ton entretien[4] ;
305Et leur orgueil, enflé par cette préférence,
De ce qu’elles valoient tiroit pleine assurance.

  1. Var. Madame, que d’un mot je le vais rendre heureux. (1634-57)
  2. Var. Le bonheur conduisoit aujourd’hui nos visites. (1634 et 57)
    Var. Le bonheur conduisoit aujourd’hui vos visites. (1644-54 et 60)
  3. Var. Au moins en apparence, à vous bien recevoir.
    clar. Aussi ne pensez pas que je me plaigne d’elle. (1634-57)
  4. Var. [Deux filles possédoient seules ton entretien ;]
    Et ce que nous étions de femmes méprisées,
    Nous servions cependant d’objets à vos risées.
    phil. C’est maintenant. Madame, aux vôtres que j’en sers ;