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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/626

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LA VEUVE, ACTE V, SCÈNE X.

C’est avoir su me rendre un assez grand service
Pour espérer beaucoup avec quelque justice.
1965Et puisqu’on me l’ordonne, on peut vous assurer
Qu’alors que j’obéis, c’est sans en murmurer.

CÉLIDAN.

À ces mots enchanteurs tout mon cœur se déploie,
Et s’ouvre tout entier à l’excès de ma joie.

CHRYSANTE.

Que la mienne est extrême, et que sur mes vieux ans
1970Le favorable ciel me fait de doux présents !
Qu’il conduit mon bonheur par un ressort étrange !
Qu’à propos sa faveur m’a fait perdre Florange !
Puisse-t-elle, pour comble, accorder à mes vœux[1]
Qu’une éternelle paix suive de si beaux nœuds,
1975Et rendre par les fruits de ce double hyménée
Ma dernière vieillesse à jamais fortunée !

CLARICE

Cependant pour ce soir ne me refusez pas
L’heur de vous voir ici prendre un mauvais repas,
Afin qu’à ce qui reste ensemble on se prépare[2],
1980Tant qu’un mystère saint deux à deux nous sépare.

CHRYSANTE, à Clarice.

Nous éloigner de vous avant ce doux moment[3],
Ce seroit me priver de tout contentement.

FIN DU CINQUIÈME ET DERNIER ACTE.
  1. Var. Ainsi me donne-t-il, pour comble de mes vœux,
    Bientôt des deux côtés quelques petits neveux (a).
    Rendant par les doux fruits de ce double hyménée
    Ma débile vieillesse à jamais fortunée ! (1634-57)
    (a). Bientôt de deux côtés quelques petits neveux. (1657)
  2. Var. Afin qu’à ces plaisirs ensemble on se prépare. (1634-57)
  3. Var. Vous quitter paravant ce bienheureux moment. (1634-57)