C’est avoir su me rendre un assez grand service
Pour espérer beaucoup avec quelque justice.
Et puisqu’on me l’ordonne, on peut vous assurer
Qu’alors que j’obéis, c’est sans en murmurer.
À ces mots enchanteurs tout mon cœur se déploie,
Et s’ouvre tout entier à l’excès de ma joie.
Que la mienne est extrême, et que sur mes vieux ans
Le favorable ciel me fait de doux présents !
Qu’il conduit mon bonheur par un ressort étrange !
Qu’à propos sa faveur m’a fait perdre Florange !
Puisse-t-elle, pour comble, accorder à mes vœux[1]
Qu’une éternelle paix suive de si beaux nœuds,
Et rendre par les fruits de ce double hyménée
Ma dernière vieillesse à jamais fortunée !
Cependant pour ce soir ne me refusez pas
L’heur de vous voir ici prendre un mauvais repas,
Afin qu’à ce qui reste ensemble on se prépare[2],
Tant qu’un mystère saint deux à deux nous sépare.
Nous éloigner de vous avant ce doux moment[3],
Ce seroit me priver de tout contentement.
- ↑ Var. Ainsi me donne-t-il, pour comble de mes vœux,
Bientôt des deux côtés quelques petits neveux (a).
Rendant par les doux fruits de ce double hyménée
Ma débile vieillesse à jamais fortunée ! (1634-57)
(a). Bientôt de deux côtés quelques petits neveux. (1657) - ↑ Var. Afin qu’à ces plaisirs ensemble on se prépare. (1634-57)
- ↑ Var. Vous quitter paravant ce bienheureux moment. (1634-57)