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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 10.djvu/104

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XXX

À Monseigneur Monseigneur l’éminentissime cardinal Mazarin.
Remercîment.

Naudé nous fait connaître la nature de la libéralité qui a donné lieu à ce Remercîment. Après avoir parlé longuement des calomnies débitées par les pamphlétaires contre Mazarin : « Ces mêmes écrivains, ajoute-t-il[1], ne disent-ils pas effrontément que le Cardinal n’a jamais fait de bien aux hommes de lettres, et néanmoins Balzac, Corneille… l’ont remercié publiquement : le premier de ce qu’il lui faisoit payer ponctuellement une pension de deux mille livres, et l’autre de ce qu’il lui en avoit donné une de cent pistoles, de laquelle voilà comme il parle en son Remercîment publié l’an 1643 chez Sommaville et Courbé. » Naudé rapporte ensuite les vers 9-16 de notre pièce XXX. Ce n’est pas en 1643, comme il le dit, mais, ce qui est bien peu différent, au mois de février 1644[2], que le Remercîment parut, chez les libraires qu’il indique, à la suite de la dédicace de l’édition originale in-4o de la Mort de Pompée. Il y est intitulé : À Son Éminence. Remercîment. Dans l’édition in-12 qui fut publiée la même année, il porte le titre que nous avons reproduit, et il est suivi de l’avis de Corneille qu’on va lire et de la traduction en vers latins, que nous reproduisons également[trad 1]. Cette traduction est signée A. R. ; Granet, qui a changé l’R en B, l’attribue à Adrien Blondin. Il ne peut y avoir aucun doute sur le véritable nom de son auteur, car dans le

  1.  
  1. Jugement de tout ce qui a été imprimé contre le cardinal Mazarin depuis le sixième janvier jusques à la déclaration du premier avril mil six cent quarante-neuf (sans lieu ni date), in-4o. Cet ouvrage de Gabriel Naudé, bibliothécaire de Mazarin, est en forme de dialogue, et il est connu sous le nom de Mascurat, l’un des interlocuteurs. C’est M. Édouard Fournier qui nous a signalé, avec son obligeance habituelle, le curieux passage que nous en extrayons.
  2. Voyez tome IV, p. 10.