honte toutefois qui m’est très-avantageuse ; et si j’en rougis, c’est de me voir infiniment son redevable. L’obligation que je lui en ai est d’autant plus grande qu’il m’a fait cet honneur sans que j’aye celui de le connoître, ni d’être connu de lui. Un de ses amis m’a dit son nom ; mais comme il ne l’a pas voulu mettre au-dessous de ses vers quand il les a fait imprimer, je te l’indiquerai seulement par les deux premières lettres, de peur de fâcher sa modestie, à laquelle je ne veux ni déplaire, ni consentir tout à fait[1].
Non, tu n’es point ingrate, ô maîtresse du monde,
Qui de ce grand pouvoir sur la terre et sur l’onde,
Malgré l’effort des temps, retiens sur nos autels
Le souverain empire et des droits immortels.
Si de tes vieux héros j’anime la mémoire[2],
Tu relèves mon nom sur l’aile de leur gloire ;
Et ton noble génie, en mes vers mal tracé,
Gratiarum actio eminentissimo cardinali Julio Mazarino,
Roma caput mundi, quæ quondam vindice ferro,
Qua terræ pelagusque patent, fatalia victis
Jura dabas populis, et nunc, sed sanctior, orbem
Religione Deum et vera pietate gubernas,
Non te ingrata meæ cepere oblivia musæ,
Nec labor irritus est, nam si mea carmina crescunt
In laudes fœcunda tuas, gentisque latinæ
Heroas veterumque ducum celebramus honorem,