Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 10.djvu/119

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Le rétablissement des ecclésiastiques en Béarn[1].

Sa valeur en ce lieu n’a point cherché sa gloire :
Il prend l’honneur du ciel pour but de sa victoire,
Et la religion combat l’impiété. 15
Il tient dessous ses pieds l’hérésie étouffée :
Les temples sont ses forts ; et son plus beau trophée
Est un présent qu’il fait à la Divinité.


Saumur[2].

En vain contre le Roi vous opposez vos armes :
Sa Majesté brillante avec de si doux charmes 20
Peut mettre en un moment vos desseins à l’envers.
Ne vous enquêtez pas si ses troupes sont fortes :
Encore que vos cœurs ne lui soient pas ouverts,
D’un seul trait de ses yeux il ouvrira vos portes.


La réduction de Saint-Jean d’Angéli[3].

Soubise, ouvre les yeux : ce foudre que tu crains 25
N’est plus entre ses mains ;
Sa clémence l’arrache à sa juste colère ;
Et de quoi que ton crime ose l’entretenir,
Tes soupirs ont trouvé le secret de lui plaire ;
Et quand il voit tes pleurs, il oublie à punir. 30

  1. Un édit d’octobre 1620 ordonne la restitution des biens ecclésiastiques usurpés en Béarn par les protestants.
  2. Le Roi, au commencement de la guerre contre les calvinistes, s’empara par surprise de Saumur, où commandait du Plessis Mornay, au mois de mai de 1621.
  3. Le siège commença le 3 juin 1621, et la place se rendit le 25 (selon d’autres le 23) du même mois.