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XXXIV

La Poésie à la peinture,
en faveur de l’Académie des peintres illustres.

Les artistes qui formèrent l’Académie de peinture se réunirent pour la première fois le 1er février 1648, et rédigèrent alors des statuts que le Roi autorisa par des lettres patentes (voyez Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l’Académie de peinture, 1854, in-8o, tome I, p. 17). Le Brun était le véritable fondateur de cette académie, et, d’après M. Édouard Fournier, Corneille n’a écrit les vers qui suivent que pour remercier le peintre du portrait qu’en 1647 il avait fait pour le poëte (voyez Corneille à la butte Saint-Roch, p. lxxiii et lxxiv, et notre Notice biographique). Cette pièce a paru d’abord dans la première partie des Poésies choisies, publiée en 1653 par Sercy ; elle occupe les pages 235-238 du volume. Elle se trouve dans le tome III (p. 93-96) du Recueil de poésies chrestiennes… dédié à Monseigneur de Conty par M. de la Fontaine, Paris, le Petit, 1671 ; enfin elle a été recueillie par Granet dans les Œuvres diverses (p. 182-186).


Enfin tu m’as suivie, et ces vastes montagnes
Qui du Rhône et du Pô séparent les campagnes
N’ont eu remparts si forts ni si haut élevés[1]
Que ton vol, chère sœur, après moi n’ait bravés ;
Enfin ce vieux témoin de toutes nos merveilles, 5
Toujours pour toi tout d’yeux, et pour moi tout d’oreilles,
Le Tibre voit la Seine, autrefois son appui,
Partager tes trésors et les miens avec lui :
Tu me rejoins enfin, et courant sur mes traces,

  1. Var. N’ont eu remparts si forts et si haut élevés.
    (Recueil.)