pris d’instruire ma jeunesse et celle de mes enfants, et à l’amitié particulière dont m’honore l’auteur de ce panégyrique. Je ne l’ai pas traduit si fidèlement, que je ne me sois enhardi plus d’une fois à étendre ou resserrer ses pensées : comme les grâces des deux langues sont différentes, j’ai cru à propos de prendre cette liberté, afin que ce qui étoit excellent en latin ne devînt pas insupportable[1] en françois. Vous en jugerez, et ne serez pas fâché que j’y aye fait joindre quelques autres pièces, que vous avez déjà vues, sur le même sujet[2]. L’amour naturel que nous avons tous pour les productions de notre esprit m’a fait espérer qu’elles se pourroient ainsi conserver l’une par l’autre, ou périr un peu plus tard.
Mânes des grands Bourbons, brillants foudres de guerre.
Qui fûtes et l’exemple et l’effroi de la terre,
Et qu’un climat fécond en glorieux exploits
Pour le soutien des lis vit sortir de ses rois,
Ne sovez point jaloux qu’un roi de votre race
Égale tout d’un coup votre plus noble audace.
Illustres animæ, Divum genus, inclyta bello
Nomina, Borbonidæ, grandi quos Gallia partu,
Victores populorum, et regum exempla, creavit :
Si nunc magnanimi decus immortale nepotis
Surgit in immensum, et vestris se laudibus æquat,
Non tamen indidiæ vobis locus, ille parentum