Vos grands noms dans le sien revivent aujourd’hui :
Toutes les fois qu’il vainc, vous triomphez en lui ;
Et ces hautes vertus que de vous il hérite
Vous donnent votre part aux encens qu’il mérite.
C’est par cette valeur qu’il tient de votre sang
Que le lion belgique[1] a vu percer son flanc ;
Il en frémit de rage, et devenu timide,
Il met bas cet orgueil contre vous intrépide,
Comme si sa fierté, qui vous sut résister,
Attendoit ce héros pour se laisser dompter !
Aussi cette fierté, par le nombre alarmée,
Voit en un chef si grand encor plus d’une armée,
Dont par le seul aspect ce vieil orgueil brisé
Court au-devant du joug si longtemps refusé.
De là ces feux de joie et ces chants de victoire
Qui font briller partout et retentir sa gloire ;
Et bien que la déesse aux cent voix et cent yeux
L’ait publiée en terre et fait redire aux cieux,
Qu’il ne soit pas besoin d’aucune autre trompette,
Quando refert factis animisque et robore dotes ;
Vestraque, dum vincit, pars est quoque magna triumphi.
Belgicus hos animos et inexsuperabile robur
Nequicquam infrendens sensit Leo ; quique priores
Luserat ante minas, vestrisque interritus armis
Obluctari ultro gaudebat et obvius ire,
Ille ducum seriem egregiam collectaque cernens
Agmina, et immensam Lodoici in pectore gentem,
Horret ad aspectum, nec jam ausus sistere contra,
Indociles iras et colla ferocia subdit.
Lætior hinc regni facies, hinc festa per urbes
Pompa ; triumphales hinc templa per omnia cantus ;
Et quariquam cum fama volat, cura maximus orbis
Solvitur in plausus, et plausibus accinit æther,
- ↑ Le lion est, comme on sait, l’emblème héraldique de la Belgique. Aujourd’hui le mot belgique n’est plus adjectif. Voyez le Lexique.