Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 10.djvu/21

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une indifférence admirable ; et elle étoit même si simple, que, quoiqu’elle eût alors quinze ans, elle avoit toujours des poupées qu’elle habilloit et déshabilloit avec autant de plaisir que si elle n’eût eu que dix ans[1]. » À la séance du mois de décembre 1640, quand M. de Nonant, lieutenant de Roi au duché d’Alençon, président ou, comme on disait alors, prince du Puy, proclama la victoire de Jacqueline, la petite fille n’était pas présente ; mais Corneille, qui l’avait engagée à concourir, n’avait eu garde de manquer la séance, et tout heureux du succès de sa jeune protégée, il improvisa le Remercîment qu’on lira plus loin (voyez pièce XXIV, p. 81).

Cette pièce se trouve à la page 663 du manuscrit des Mémoires de Marguerite Périer[2]. On rencontre d’abord, à la page que nous venons d’indiquer et à la suivante, les vers de Jacqueline Pascal, intitulés : Sur la conception de la Vierge pour les palinods de l’année 1640, qui remportèrent le prix de la Tour, Stances ; ensuite la pièce de Corneille, dont voici le titre complet : Remercîment fait sur-le-champ par Mr Corneille lorsque le prix fut adjugé aux stances précédentes ; et enfin, avec la date de décembre 1641, une seconde pièce de Jacqueline Pascal, répondant cette fois en son propre nom, intitulée : Remercîment pour le prix des stances l’année suivante.

Le Remercîment de Corneille signalé en 1842 par M. Sainte-Beuve dans son Histoire de Port-Royal[3] a été publié par M. Cousin dans le Bulletin du bibliophile (6e série, 1843-1844, p. 273), et presque simultanément dans la Bibliothèque de l’École des chartes (1re série, tome V, p. 330), où l’on trouve aussi les deux pièces de Jacqueline Pascal dont nous venons de parler. On peut consulter encore à ce sujet l’Histoire de la vie et des ouvrages de P. Corneille par M. J. Taschereau. 2e édition, p. 106 et 317, et les Mémoires de l’Académie de Rouen, tome XXXVI, p. 197, et tome L, p. 293.

Nous trouvons dans les Œuvres diverses publiées par Granet trois pièces composées pour la Guirlande de Julie, à l’occasion

  1. Bibliothèque de l’École des chartes, 1re série, tome V, p. 308.
  2. Bibliothèque impériale, fonds français 12988.
  3. Tome II, p. 469, 2e édition.