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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 10.djvu/26

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malgré nos doutes, rejeter cette jolie pièce, admise déjà deux fois dans les Œuvres de notre poëte ; mais l’Appendice nous a paru le seul endroit où elle pût figurer.

C’est aussi à l’Appendice que nous avons placé une Épitaphe de Richelieu, écrite de la main même de Corneille au dos d’un brouillon d’acte dont nous aurons à parler plus loin et qui a été découvert dans les archives du parlement de Normandie, par M. Gosselin, greffier à la cour impériale de Rouen. Ces vers ont été publiés en 1857 par M. Taschereau[1], qui les attribue à Corneille. Nous ne pensons pas qu’il en soit l’auteur : nous croyons qu’il s’est contenté d’écrire au dos d’un brouillon une épitaphe ou plutôt une épigramme qu’on venait de lui réciter et qui lui paraissait piquante. Ce qui semble confirmer cette opinion, c’est que cette épitaphe a paru, en 1693, dans le Tableau de la vie et du gouvernement de Messieurs les cardinaux Richelieu et Mazarin et de Monsieur Colbert, représenté en diverses Satyres et Poësies ingénieuses… À Cologne, chez Pierre Marteau, in-8o, p. 55, et que l’auteur de ce recueil n’a certes pas été la chercher sur le dossier du greffe de Rouen ; il faudrait donc croire, si Corneille en était l’auteur, qu’il en aurait distribué des copies, ce qui, dans sa position à l’égard de Richelieu, ne paraît nullement vraisemblable. Ajoutons que, dans le livre de 1693 que nous venons de citer, on trouve, à la suite de l’épitaphe écrite par Corneille sur le dossier de Rouen, une autre épigramme où une pensée fort analogue est exprimée sous une forme presque identique.

Pour ce qui est du classement chronologique des pièces, nous en avons déplacé un grand nombre, et presque toujours il nous a suffi, afin de justifier le nouvel ordre, de signaler brièvement, dans les notices partielles, les faits que nous a révélés une étude plus attentive des éditions originales de certains recueils[2], ou les erreurs matérielles échappées à quel-

  1. Œuvres complètes de P. Corneille, tome I, p. xx.
  2. C’est ainsi que la plupart des pièces du recueil de Sercy se trouvent déplacées par la connaissance des premières éditions des cinq volumes de la collection, qui datent de 1653-1660, et non de 1660-1665, comme l’avait cru Granet, ni même de 1660, comme l’avait pensé Lefèvre. Voyez ci-après, p. 16 et suivantes.