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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 10.djvu/301

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de même titre, de format identique, d’apparence extérieure complètement semblable, dans laquelle le poëme de Santeul, signé à la fin, au lieu d’être suivi de la traduction de Corneille, est accompagné en regard de chaque page d’une traduction en vers français signée : Du Perier. Une épître de ce traducteur nous apprend qu’il était appuyé par Santeul, et que ses vers avaient failli être choisis de préférence à ceux de Corneille, pour accompagner la pièce latine dans l’édition officielle des merciers :

Santeuil, dont les heureux efforts
Du cygne[1] que le Mince éleva sur ses bords
Imitant la voix plus qu’humaine,
Enchantent les peuples de Seine
Par de mélodieux accords,
Si je puis, d’un accent aussi doux que sublime,
Justifier le choix que tu fis de ma rime,
Pour faire entendre à tes marchands,
Si peu touchés de tes vers si touchants,
Ce que de ton roi magnanime
Tu nous racontes dans tes chants ;
Si cet admirable tragique[2]
Dont on m’a préféré la voix
Même après l’aveu de ton choix,
M’entend d’un ton plus héroïque
Faire parler le grand Louis,
Et de ses combats inouïs
Sur tes vers retraçant l’histoire,
Les garantir de l’onde noire,
Que mes sens seront réjouis
D’une si fameuse victoire !
Que si Louis daigne encor m’écouter,
Moi qui n’écris que pour la gloire,
Savantes filles de Mémoire,
Qu’aurai-je plus à souhaiter ?

Les deux poëmes de Santeul et de Corneille, recueillis par les éditeurs de Santeul, en 1729, au tome I de ses Œuvres (p. 36-44), et par Granet en 1738, dans les Œuvres diverses (p. 82-91), furent réimprimés avec un grand luxe en 1770, sous le titre de Poëme à la louange de Louis XIV, présenté par les gardes des marchands merciers de la ville de Paris. Cette édition, que nous n’avons pu trouver, est pré-

  1. Virgile. (Note de du Périer.)
  2. Corneille. (Note du même.)