nous avons reproduit et avec cette note : « Imprimés d’après un manuscrit ; » mais il ne nous dit pas quel est ce manuscrit. Ce texte, assez différent de ceux dont nous avons parlé, est le plus complet, et à bien des égards le meilleur. Il a servi de base au nôtre ; nous nous en sommes écarté en un seul endroit (voyez la note du vers 20).
Est-il vrai, grand Monarque, et puis-je me vanter[1]
Que tu prennes plaisir à me ressusciter,
Qu’au bout de quarante ans Cinna, Pompée, Horace
Reviennent à la mode et retrouvent leur place,
Et que l’heureux brillant de mes jeunes rivaux
N’ôte point leur vieux lustre à mes premiers travaux[2] ?
Achève : les derniers n’ont rien qui dégénère,
Rien qui les fasse croire enfants d’un autre père :
Ce sont des malheureux étouffés au berceau,
Qu’un seul de tes regards tireroit du tombeau[3].
On voit Sertorius, Œdipe et Rodogune
Rétablis par ton choix dans toute leur fortune[4] ;
Et ce choix montreroit qu’Othon et Suréna
Ne sont pas des cadets indignes de Cinna.
Sophonisbe à son tour, Attila, Pulchérie
Reprendroient pour te plaire une seconde vie ;
- ↑ Tel est le texte, non pas seulement de Granet, mais aussi des deux éditions du Mercure. Nos autres sources donnent : « et me puis-je vanter. »
- ↑ Var. N’ôte point le vieux lustre à mes premiers travaux ?
(Mercure, Manuscrits de Gaignières, de l’Arsenal, et Bordelon.) - ↑ Var. Qu’un seul de tes regards peut tirer du tombeau.
(Manuscrit de Gaignières.) - ↑ Var. Déjà Sertorius, Œdipe, Rodogune
Sont remis par ton choix dans toute leur fortune.
— Cette variante est commune au Mercure, aux deux manuscrits et au texte de Bordelon. Seulement, au premier vers, le manuscrit de Gaignières porte : « Œdipe et Rodogune ; » et au second, le manuscrit de Gaignières et la seconde édition du Mercure ont : rentrés, au lieu de : remis.