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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 10.djvu/328

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Je sais bien que ce nom, par la gloire porté, 5
A déjà pris l’essor vers l’immortalité,
Et que pour le placer avec quelque avantage,
Il faudroit mettre l’or et le marbre en usage ;
Mais ne pouvant dresser de plus beaux monuments,
Approuve dans mes vers ces justes sentiments. 10
C’est toi, grand Pellisson, qui malgré la licence
Ramènes dans nos jours le siècle d’innocence :
Par toi nous retrouvons la candeur, la bonté,
Et du monde naissant la sainte probité.
Que la justice armée et les lois souveraines 15
Contiennent les mortels par la crainte des peines,
De peur que le forfait et le crime indompté
N’entraîne le désordre avec l’impunité :
Ni la rigueur des lois ni l’austère justice
Ne te retiendront pas sur le penchant du vice ; 20
L’amour de la vertu fait cet effet dans toi,
Elle seule te guide, elle est seule ta loi.
Au milieu de la cour ton âme bienfaisante


    Sculptis superbo marmore et aureis
    Alte columnis, auree sæculo
    Vir decolori, et concolorum
    Effigies rediviva morum.

    Quæ condiderunt jura securibus
    Armata gentes, sceptraque provida,
    Secura ne pœnæ nocendi
    In vetitum rueret libido,

    Passim scelestas contineant manus ;
    Dent prurienti fræna licentiæ ;
    Te fraudis osorem nefandæ,
    Te sceleris dedit abstinenlem,

    Quæ rectitudo est visceribus piis
    Innata. Gaudes officiis prior