Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 10.djvu/337

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Des chefs faits de sa main, formés sur son courage[1],
Pleins de sa haute idée, intrépides, vaillants,
Jamais presque assaillis, toujours presque assaillants ; 60
Partout de vrais François, soldats dès leur enfance,
Attachés au devoir, prompts à l’obéissance ;
Partout enfin des cœurs qui savent aujourd’hui
Le faire partout craindre, et ne craindre que lui.
Sur le zèle, grand Roi, de ces âmes guerrières 65
Tu peux te reposer du soin de tes frontières,
Attendant que leur bras, vainqueur de tes Flamands,
Mêle un nouveau triomphe à tes délassements ;
Qu’il réduise à la paix la Hollande et l’Espagne,
Que par un coup de maître il ferme ta campagne, 70
Et que l’aigle jaloux n’en puisse remporter
Que le sort des lions que tu viens de dompter[2].


  1. On lit, mais à tort, formés de son courage, dans l’édition de Lefèvre et dans quelques autres.
  2. L’aigle désigne l’Empire ; et les lions la Hollande et l’Espagne : la Hollande a pour armes un lion, et le lion fait partie des armes d’Espagne.