Et notre grand monarque est assez redouté
Pour faire encor voler l’aigle de leur côté.
Quel besoin toutefois de vanter leur noblesse
Pour assurer ton cœur à leur[1] jeune princesse,
Comme si ses vertus et l’éclat de ses yeux
À son mérite seul ne l’assuroient pas mieux ?
La grandeur de son âme et son esprit sublime
S’élèvent au-dessus de la plus haute estime ;
Son accueil, ses bontés ont de quoi tout charmer ;
Et tu n’auras enfin qu’à la voir pour l’aimer.
Vois bénir en tous lieux l’hymen qui te l’amène
Des rives du Danube aux rives de la Seine :
Vois-le suivi partout des Grâces et des Jeux ;
Vois la France à l’envi lui porter tous ses vœux.
Je t’en peindrois ici la pompeuse allégresse ;
Mais pour s’y hasarder il faut de la jeunesse :
De quel front oserois-je, avec mes cheveux gris,
Ranger autour de toi les Amours et les Ris ?
Ce sont de petits dieux, enjoués, mais timides,
Qui s’épouvanteroient dès qu’ils verroient mes rides ;
Et ne me point mêler à leur galant aspect,
C’est te marquer mon zèle avec plus de respect.
- ↑ La, dans les Œuvres diverses.
le nom de Charles VII ; mais, vaincu par l’Autriche, il fut forcé de renoncer à l’Empire.