Les serments redoublés d’un immuable amour ;
Que là, par son ardeur, je vous fasse connoître
Qu’étant pur et sincère il doit toujours s’accroître ;
Que ce n’est point l’effet d’un aveugle appétit
Que le désir fit naître et que l’espoir nourrit ;
Et qu’aimant par raison d’un amour véritable
Ce que jamais le ciel forma de plus aimable,
Le temps dessus mon cœur n’aura rien d’assez fort
Pour en bannir les traits que par ceux de la mort[1].
C’est sous ce titre et avec la signature en toutes lettres de Fléchier que parut pour la première fois la pièce suivante, qui dans ces derniers temps a été généralement attribuée à Corneille[2]. Cette édition originale n’a ni frontispice, ni adresse, ni date ; mais imprimée avec soin et même avec luxe, et formant sept pages in-4o, elle a tous les caractères d’une publication officielle, et est ornée de fleurons de l’Imprimerie royale, ce qui ne laisse aucun doute sur son origine. Dès 1663, elle paraissait, avec la signature de Fléchier, aux pages 217 et suivantes du recueil intitulé : les Délices de la poésie galante, dont nous avons déjà eu occasion de parler (voyez ci-dessus, p. 175). M. Parrelle[3], qui ne connaissait point ces premières impressions, donne cette élégie comme « extraite d’un Recueil de pièces en prose et en poésie imprimé en Hollande en 1664. » Il veut sans doute parler d’un Recueil de quelques pieces nouvelles et galantes tant en prose qu’en vers… À Cologne, chez Pierre du Marteau, 1664, in-12.