Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 10.djvu/404

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dans l’ordre chronologique ; nous allons dire un mot de chacun d’eux.

À la page xiii du tome I des Œuvres complètes de P. Corneille, dont deux volumes ont paru en 1857, dans la Bibliothèque elzévirienne, chez le libraire P. Jannet, M. Taschereau s’exprime ainsi : « Le Trésor chronologique et historique par le R. P. dom Pierre de Saint-Romuald, dans sa troisième partie, publiée en 1647, nous fournit, aux pages 899-900, le renseignement que voici : « Achevons cette année (1629) par l’achévement de la vie des deux plus grands ornements de notre congrégation, je veux dire de dom Jean de Saint-François, premier assistant de notre Père général, et de dom Sens de Sainte-Catherine, premier visiteur. Celui-là naquit à Paris l’an 1576, le 25 août, fête de saint Louis. Son père s’appeloit Nicolas Goulu, et étoit professeur du Roi en langue grecque ; et sa mère se nommoit Magdelaine Daurat, et étoit fille de feu M. Daurat, poëte, et aussi professeur du Roi en la même langue, de qui Ronsard se vante d’avoir été le nourrisson… Il (Jean Goulu) repose à Paris dans le chœur de notre monastère de Saint-Bernard[1], sous une tombe de marbre noir que la bénéficence de M. et de Mme de Vendôme lui ont fait faire, et où se voit un bel épitaphe[2] en prose latine du style du sieur Corneille. »

À ce témoignage contemporain, si curieux, recueilli par M. Taschereau au sujet de cette épitaphe, nous pouvons en ajouter un autre, qui nous est transmis par Goujet. On lit dans sa Bibliothèque françoise (tome XVII, p. 163) : « On voit par les lettres manuscrites de Chapelain que M. Corneille avoit fait en latin l’épitaphe du R. P. dom Jean Goulu, religieux feuillant, mort en 1620, qu’il en fit confidence à Chapelain, son ami, et que Balzac, qui en ignoroit l’auteur, fit des vers

  1. Dans l’Éloge du P. Goulu (en latin Gulonius), publié en 1629 (in-4o), et réimprimé dans la Bibliotheca scriptorum sacri ordinis cisterciensis, opere et studio R. D. Caroli de Visch, Cologne, 1656, on lit ce qui suit : « Corpus defuncti in odeo B. Bernardi ad portam Honorianam suburbanæ ædis conditum est, Epiphaniorum die solemni. »
  2. Voyez tome IV, p. 15, note 1 ; et p. 310, vers 381.