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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/170

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Et n’osant toutefois lui manquer de parole,
Je pratique un quart d’heure à mes affections.

Amarante.

Ma maîtresse lisait dans tes intentions.
Tu vois à ton abord comme elle a fait retraite,
De peur d’incommoder une amour si parfaite.

Théante.

Je ne la saurais croire obligeante à ce point.
Ce qui la fait partir ne se dira-t-il point ?

Amarante.

Veux-tu que je t’en parle avec toute franchise ?
C’est la mauvaise humeur où Florame l’a mise.

Théante.

Florame ?

Amarante.

Florame ? Oui. Ce causeur voulait l’entretenir ;
Mais il aura perdu le goût d’y revenir :
Elle n’a que fort peu souffert sa compagnie,
Et l’en a chassé presque avec ignominie.
De dépit cependant ses mouvements aigris
Ne veulent aujourd’hui traiter que de mépris ;
Et l’unique raison qui fait qu’elle me quitte,
C’est l’estime où te met près d’elle ton mérite :
Elle ne voudrait pas te voir mal satisfait,
Ni rompre sur-le-champ le dessein qu’elle a fait.

Théante.

J’ai regret que Florame ait reçu cette honte :
Mais enfin auprès d’elle il trouve mal son conte ?

Amarante.

Aussi c’est un discours ennuyeux que le sien :