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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/173

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Ma flamme sur mon cœur en vain est la plus forte,
Tous mes désirs ne vont qu’où mon dessein les porte.
Au reste, j’ai sondé l’esprit de mon rival.

Damon.

Et connu…

Théante.

Et connu… Qu’il n’est pas pour me faire grand mal.
Amarante m’en vient d’apprendre une nouvelle
Qui ne me permet plus que j’en sois en cervelle.
Il a vu…

Damon.

Il a vu… Qui ?

Théante.

Il a vu… Qui ? Daphnis, et n’en a remporté
Que ce qu’elle devait à sa témérité.

Damon.

Comme quoi ?

Théante.

Comme quoi ? Des mépris, des rigueurs sans pareilles.

Damon.

As-tu beaucoup de foi pour de telles merveilles ?

Théante.

Celle dont je les tiens en parle assurément.

Damon.

Pour un homme si fin, on te dupe aisément.
Amarante elle-même en est mal satisfaite,
Et ne t’a rien conté que ce qu’elle souhaite :
Pour seconder Florame en ses intentions,
On l’avait écartée à des commissions.
Je viens de le trouver, tout ravi dans son âme,