Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/205

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Théante.

J’attendrai qu’on m’attaque. Adieu donc.

Florame.

J’attendrai qu’on m’attaque. Adieu donc. En ce cas,
Souviens-t’en, cher ami, tu me promets ton bras ?

Théante.

Dispose de ma vie.

Florame, seul.

Dispose de ma vie. Elle est fort assurée,
Si rien que ce duel n’empêche sa durée.
Il en parle des mieux ; c’est un jeu qui lui plaît ;
Mais il devient fort sage aussitôt qu’il en est,
Et montre cependant des grâces peu vulgaires
À battre ses raisons par des raisons contraires.


Scène VII

Daphnis, Florame.


Daphnis.

Je n’osais t’aborder les yeux baignés de pleurs,
Et devant ce rival t’apprendre nos malheurs.

Florame.

Vous me jetez, madame, en d’étranges alarmes.
Dieux ! et d’où peut venir ce déluge de larmes ?
Le bonhomme est-il mort ?

Daphnis.

Le bonhomme est-il mort ? Non, mais il se dédit,
Tout amour désormais pour toi m’est interdit :
Si bien qu’il me faut être ou rebelle ou parjure,
Forcer les droits d’amour ou ceux de la nature,
Mettre un autre en ta place ou lui désobéir,