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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/224

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Mon esprit l’adorait : et vous étonnez-vous
S’il devint inventif, puisqu’il était jaloux ?

Géraste.

Et par là tu voulais…

Amarante.

Et par là tu voulais… Que votre âme déçue
Donnât à Clarimond une si bonne issue,
Que Florame, frustré de l’objet de ses vœux,
Fût réduit désormais à seconder mes feux.

Florame.

Pardonnez-lui, monsieur ; et vous, daignez, madame,
Justifier son feu par votre propre flamme.
Si vous m’aimez encor, vous devez estimer
Qu’on ne peut faire un crime à force de m’aimer.

Daphnis.

Si je t’aime, Florame ? Ah ! ce doute m’offense.
D’Amarante avec toi je prendrai la défense.

Géraste.

Et moi, dans ce pardon je vous veux prévenir ;
Votre hymen aussi bien saura trop la punir.

Daphnis.

Qu’un nom tu par hasard nous a donné de peine !

Célie.

Mais que, su maintenant, il rend sa ruse vaine,
Et donne un prompt succès à vos contentements.