Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/225

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Florame, à Géraste.

Vous, de qui je les tiens…

Géraste.

Vous, de qui je les tiens… Trêve de compliments :
Ils nous empêcheraient de parler de Florise.

Florame.

Il n’en faut point parler, elle vous est acquise.

Géraste.

Allons donc la trouver : que cet échange heureux
Comble d’aise à son tour un vieillard amoureux.

Daphnis.

Quoi ! je ne savais rien d’une telle partie !

Florame.

Je pense toutefois vous avoir avertie
Qu’un grand effet d’amour, avant qu’il fût longtemps,
Vous rendrait étonnée, et nos désirs contents.
Mais différez, monsieur, une telle visite ;
Mon feu ne souffre point que sitôt je la quitte ;
Et d’ailleurs je sais trop que la foi du devoir
Veut que je sois chez nous pour vous y recevoir.

Géraste, à Célie.

Va donc lui témoigner le désir qui me presse.

Florame.

Plutôt fais-la venir saluer ma maîtresse :
Ainsi tout à la fois nous verrons satisfaits
Vos feux et mon devoir, ma flamme et vos souhaits.

Géraste.

Je dois être honteux d’attendre qu’elle vienne.