Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/231

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


NOTICE.


Le succès de la Galerie du Palais, dû en grande partie, comme notre poëte l’a remarqué lui-même, au plaisir qu’éprouvaient les spectateurs en se voyant transportés dans un endroit qu’ils fréquentaient d’ordinaire, l’engagea à choisir pour théâtre d’une autre comédie la place Royale, qui, à cette époque, était la promenade à la mode, le lieu de réunion de la société la plus brillante, le centre des rendez-vous et des intrigues amoureuses.

Adieu, belle place où n’habite
Que mainte personne d’élite,


dit Scarron dans son Adieu au Marais et à la place Royale, composé en 1643[1] ; et la curieuse liste qui suit ces deux vers les justifie pleinement.

La prédilection de Corneille pour les titres empruntés à divers endroits fameux de la ville de Paris a été critiquée en ces termes par un de ses censeurs : « Il a fait voir une Mélite, la Galerie du Palais et la Place Royale, ce qui nous faisoit espérer que Mondory annonceroit bientôt le Cimetière Saint-Jean, la Samaritaine et la Place aux Veaux[2]. »

  1. Cette date est facile à établir, car Scarron parle dans cette pièce de la fille de la duchesse de Rohan,

    À qui depuis deux ans en ça
    On offrit l’illustre Bassa.

    Or Ibrahim ou l’illustre Bassa, de Mlle de Scudéry, a paru en 1641.

  2. Lettre à *** sous le nom d’Ariste, p. 7.