NOTICE.
Le succès de la Galerie du Palais, dû en grande partie, comme notre poëte l’a remarqué lui-même, au plaisir qu’éprouvaient les spectateurs en se voyant transportés dans un endroit qu’ils fréquentaient d’ordinaire, l’engagea à choisir pour théâtre d’une autre comédie la place Royale, qui, à cette époque, était la promenade à la mode, le lieu de réunion de la société la plus brillante, le centre des rendez-vous et des intrigues amoureuses.
Adieu, belle place où n’habite
Que mainte personne d’élite,
dit Scarron dans son Adieu au Marais et à la place Royale,
composé en 1643[1] ; et la curieuse liste qui suit ces deux vers
les justifie pleinement.
La prédilection de Corneille pour les titres empruntés à divers endroits fameux de la ville de Paris a été critiquée en ces termes par un de ses censeurs : « Il a fait voir une Mélite, la Galerie du Palais et la Place Royale, ce qui nous faisoit espérer que Mondory annonceroit bientôt le Cimetière Saint-Jean, la Samaritaine et la Place aux Veaux[2]. »