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LA PLACE ROYALE.
COMÉDIE.
ACTE I.
Scène première.
ANGÉLIQUE, PHYLIS.
ANGÉLIQUE.
Ton frère, je l’avoue, a beaucoup de mérite[1] ;
Mais souffre qu’envers lui cet éloge m’acquitte,
Et ne m’entretiens plus des feux qu’il a pour moi.
PHYLIS.
C’est me vouloir prescrire une trop dure loi.
Puis-je, sans étouffer la voix de la nature,
Dénier mon secours aux tourments qu’il endure ?
Quoi ! tu m’aimes, il meurt, et tu peux le guérir[2],
Et sans t’importuner je le verrois périr !
Ne me diras-tu point que j’ai tort de le plaindre ?
- ↑ Var. Ton frère eût-il encor cent fois plus de mérite,
Tu reçois aujourd’hui ma dernière visite,
Si tu m’entretiens plus des feux qu’il a pour moi.
PHYL. Vraiment tu me prescris une fâcheuse loi.
Je ne puis, sans forcer celles de la nature, (1637-57) - ↑ Var. Tu m’aimes, il se meurt, et tu le peux guérir,
Et sans t’importuner je le lairrois périr !
Me défendras-tu point à la fin de le plaindre ? (1637-57)