Jamais occasion ne se trouva mieux prise ;
Je possède Angélique.
Angélique ?
Avertir Alidor du succès de mes vœux,
Et qu’au sortir du bal, que je donne chez elle,
Demain un sacré nœud m’unit à cette belle[1] ;
Dis-lui qu’il s’en console. Adieu : je vais pourvoir
À tout ce qu’il me faut préparer pour ce soir.
Ce soir j’ai bien la mine, en dépit de ta glace,
D’en trouver là cinquante à qui donner ta place[3].
Va-t’en, si bon te semble, ou demeure en ces lieux ;
Je ne t’arrêtais pas ici pour tes beaux yeux ;
Mais jusqu’à maintenant j’ai voulu te distraire,
De peur que ton abord interrompît mon frère.
Quelque fin que tu sois, tiens-toi pour affiné[4].
Scène III.
Ciel ! à tant de malheurs m’aviez-vous destiné ?
Faut-il que d’un dessein si juste que le nôtre
La peine soit pour nous, et les fruits pour un autre,
- ↑ Var. Demain un sacré nœud me joint à cette belle ;
Dis-lui qu’il se console. Adieu : je vais pourvoir
À tout ce qu’il faudra préparer pour ce soir.
PHYL. Nous voilà donc de bal ! Dieu nous fera la grâce. (1637-57) - ↑ On lit ici dans l’édition de 1692 : PHYLIS, à Cléandre, indication qui n’est point inutile.
- ↑ Var. D’en trouver là cinquante à qui donner la place. (1637)
- ↑ Affiné, trompé, dupé. Voyez tome I, p. 190, note 3.