Qu’un gendre valeureux ne vous coûte bien cher.
Après l’assassinat d’un monarque et d’un frère,
Peut-il être de sang qu’elle épargne ou révère ?
Accoutumée au meurtre, et savante en poison,
Voyez ce qu’elle a fait pour acquérir Jason ;
Et ne présumez pas, quoi que Jason vous die,
Que pour le conserver elle soit moins hardie.
C’est de quoi mon esprit n’est plus inquiété ;
Par son bannissement j’ai fait ma sûreté ;
Elle n’a que fureur et que vengeance en l’âme,
Mais, en si peu de temps, que peut faire une femme ?
Je n’ai prescrit qu’un jour de terme à son départ.
C’est peu pour une femme, et beaucoup pour son art ;
Sur le pouvoir humain ne réglez pas les charmes.
Quelques puissants qu’ils soient, je n’en ai point d’alarmes ;
Et quand bien ce délai devrait tout hasarder,
Ma parole est donnée, et je la veux garder.
Scène III.
Que font nos deux amants, Cléone ?
La princesse,