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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/472

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458 L’ILLUSION.


Isabelle

 Je n’en puis plus douter.

Clindor

xxxxxxxxxxxxxxxx Il vous le disoit bien.

Matamore

Elle m’a beau prier : non, je n’en ferai rien.
Et quoi qu’un fol espoir ose encor lui promettre,
Je lui vais envoyer sa mort dans une lettre.
Trouvez-le bon, ma reine, et souffrez cependant
Une heure d’entretien de ce cher confident,
Qui, comme de ma vie il sait toute l’histoire,
Vous fera voir sur qui vous avez la victoire.

Isabelle.

Tardez encore moins, et par ce prompt retour
Je jugerai quel est envers moi votre amour.


Scène VI



Clindor, Isabelle.

Clindor.

Jugez plutôt par là l’humeur du personnage :
Ce page n’est chez lui que pour ce badinage,
Et venir d’heure en heure avertir Sa Grandeur
D’un courrier, d’un agent, ou d’un ambassadeur.

Isabelle.

Ce message me plaît bien plus qu’il ne lui semble :
Il me défait d’un fou pour nous laisser ensemble.

Clindor.

Ce discours favorable enhardira mes feux
A bien user du temps si propice à mes vœux.

 1. L’édition de 1682 donne seule : « du temps, » pour : "d’un temps. ».