Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/478

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464 L'ILLUSION.


Adraste.

xxxxxxxxxxxxxxxx Ah ! l’impudence !

Lyse.

D’un père rigoureux fuyant l’autorité,
Il a couru longtemps d’un et d’autre côté ;
Enfin, manque d’argent peut-être, ou par caprice,
De notre Fiérabras il s’est mis au service,
Et sous ombre d’agir pour ses folles amours,
Il a su pratiquer de si rusés détours,
Et charmer tellement cette pauvre abusée,
Que vous en avez vu votre ardeur méprisée ;
Mais parlez à son père, et bientôt son pouvoir
Remettra son esprit aux termes du devoir.

Adraste.

Je viens tout maintenant d’en tirer assurance
De recevoir les fruits de ma persévérance,
Et devant qu’il soit peu nous en verrons l’effet ;
Mais, écoute, il me faut obliger tout à fait.

Lyse

Où je vous puis servir j’ose tout entreprendre.

Adraste

Peux-tu dans leurs amours me les faire surprendre ?

Lyse

Il n’est rien plus aisé : peut-être dès ce soir.

Adraste

Adieu donc. Souviens-toi de me les faire voir.
Cependant prends ceci seulement par avance.

1. Var. De notre Rodomont il s’est mis au service. (l639-60)
2. Var. Où choisi pour agent de ses (a) folles amours,
Isabelle a prêté l’oreille à ses discours.
Il a si bien charmé cette pauvre abusée. (1639-57)
3. Dans l’édition de 1692, on lit après ce vers : Il lui donne un diamant.

(a) L’édition de 1639 donne, par erreur, ces, pour ses.