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ACTE II, SCÈNE VIII. 463


Adraste.

Je sais ce que je suis et ce qu’est Isabelle,
Et crains peu qu’un valet me supplante auprès d’elle.
Je ne puis toutefois souffrir sans quelque ennui
Le plaisir qu’elle prend à causer avec lui.

Lyse.

C’est dénier ensemble et confesser la dette.

Adraste.

Nomme, si tu le veux, ma boutade indiscrète,
Et trouve mes soupçons bien ou mal à propos ;
Je l’ai chassé d’ici pour me mettre en repos.
En effet, qu’en est-il ?

Lyse

xxxxxxxxxxxxxxxx Si j’ose vous le dire,
Ce n’est plus que pour lui qu’Isabelle soupire.

Adraste

Lyse, que me dis-tu ?

Lyse

xxxxxxxxxxxxxxxx Qu’il possède son cœur,
Que jamais feux naissants n’eurent tant de vigueur,
Qu’ils meurent l’un pour l’autre, et n’ont qu’une pensée.

Adraste

Trop ingrate beauté, déloyale, insensée,
Tu m’oses donc ainsi préférer un maraud ?

Lyse.

Ce rival orgueilleux le porte bien plus haut,
Et je vous en veux faire entière confidence :
Il se dit gentilhomme, et riche.

toutes les éditions. Dans la Comédie des Tuileries, nous avons vu au contraire jalons et courrous, par une s, rimant avec des mots en ous.

1. Var. Je suis trop glorieux et crois trop d’Isabelle. (1644-57)
2. Var. Pour craindre qu’un valet me supplante auprès d’elle. (1639-57)
3. Var. Le plaisir qu’elle prend à rire avecque lui. (1639-57)
4. Var. Oh Dieu ! que me dis-tu ? (l639)