Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/498

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484 L’ILLUSION.

MATAMORE.

Matamore.

Parbleu, tu me ravis de générosité.
Va, pour la conquérir n’use plus d’artifices ;
Je te la veux donner pour prix de tes services :
Plains-toi dorénavant d’avoir un maître ingrat !

Clindor.

À ce rare présent, d’aise le cœur me bat.
Protecteur des grands rois, guerrier trop magnanime,
Puisse tout l’univers bruire de votre estime !


Scène X



Isabelle, Matamore, Clindor.

Isabelle

Je rends grâces au ciel de ce qu’il a permis
Qu’à la fin, sans combat, je vous vois bons amis.

Matamore.

Ne pensez plus, ma reine, à l’honneur que ma flamme
Vous devoit faire un jour de vous prendre pour femme ;
Pour quelque occasion j’ai changé de dessein :
Mais je vous veux donner un homme de ma main ;
Faites-en de l’état ; il est vaillant lui-même ;
Il commandait sous moi.

Isabelle

xxxxxxxxxxxxxxxx Pour vous plaire, je l’aime.

Clindor

Mais il faut du silence à notre affection.

Matamore

Je vous promets silence, et ma protection.
Avouez-vous de moi par tous les coins du monde :
Je suis craint à l’égal sur la terre et sur l’onde.
Allez, vivez contents sous une même loi.