Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/504

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490 L’ILLUSION.

Je sais pour vos liens une âme toute prête,
Un homme incomparable.

Isabelle

xxxxxxxxxxxxxxxx Ote-toi de mes yeux.

Lyse

Le meilleur jugement ne choisiroit pas mieux.

Isabelle

Pour croître mes douleurs faut-il que je te voie ?

Lyse

Et faut-il qu’à vos yeux je déguise ma joie ?

Isabelle

D’où te vient cette joie ainsi hors de saison ?

Lyse

Quand je vous l’aurai dit, jugez si j’ai raison.

Isabelle

Ah ! ne me conte rien.

Lyse

xxxxxxxxxxxxxxxx Mais l’affaire vous touche.

Isabelle

Parle-moi de Clindor, ou n’ouvre point la bouche.

Lyse

Ma belle humeur, qui rit au milieu des malheurs,
Fait plus en un moment qu’un siècle de vos pleurs ;
Elle a sauvé Clindor.

Isabelle

xxxxxxxxxxxxxxxx Sauvé Clindor ?

Lyse

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Lui-même :
Jugez après cela comme quoi je vous aime.

Isabelle

Eh ! de grâce, où faut-il que je l’aille trouver ?

Lyse

Je n’ai que commencé, c’est à vous d’achever.


1.Var. Et puis après cela jugez si je vous aime. (1639-57)