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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/505

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ACTE IV, SCENE II. 491


Isabelle.

Ah ! Lyse !

Lyse.

xxxxxxxxx Tout de bon, seriez-vous pour le suivre ?

Isabelle.

Si je suivrois celui sans qui je ne puis vivre ?
Lyse, si ton esprit ne le tire des fers,
Je l’accompagnerai jusque dans les enfers.
Va, ne demande plus si je suivrois sa fuite.

Lyse.

Puisqu’à ce beau dessein l’amour vous a réduite,
Écoutez où j’en suis, et secondez mes coups :
Si votre amant n’échappe, il ne tiendra qu’à vous.
La prison est tout proche.

Isabelle.

xxxxxxxxxxxxxxxx Eh bien ?

Lyse.

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Ce voisinage
Au frère du concierge a fait voir mon visage ;
Et comme c’est tout un que me voir et m’aimer,
Le pauvre malheureux s’en est laissé charmer.

Isabelle.

Je n’en avois rien su !

Lyse.

xxxxxxxxxxxxxxxx J’en avais tant de honte
Que je mourois de peur qu’on vous en fît le conte ;
Mais depuis quatre jours votre amant arrêté
A fait que l’allant voir je l’ai mieux écouté.
Des yeux et du discours flattant son espérance,


1. Var. Va, ne m’informe (a) plus si je suivrois sa fuite. (1639-57)
2. Var. La prison est fort proche. (1639-64)
3. Les éditions de 1664-82 donnent mourrois, pour mourois, ce qui ne nous
paraît pas offrir de sens.

(a) Voyez tome I, p. 472, note 2.