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500 L’ILLUSION.


Le Geôlier.

Bannissez vos frayeurs : tout va le mieux du monde ;
Il ne faut que partir, j’ai des chevaux tout prêts,
Et vous pourrez bientôt vous moquer des arrêts.

Isabelle.

Je te dois regarder comme un dieu tutélaire,
Et ne sais point pour toi d’assez digne salaire.

Le Geôlier.

Voici le prix unique où tout mon cœur prétend.

Isabelle.

Lyse, il faut te résoudre à le rendre content.

Lyse.

Oui, mais tout son apprêt nous est fort inutile :
Comment ouvrirons-nous les portes de la ville ?

Le Geôlier.

On nous tient des chevaux en main sûre aux faubourgs ;
Et je sais un vieux mur qui tombe tous les jours :
Nous pourrons aisément sortir par ses ruines.

Isabelle.

Ah ! que je me trouvois sur d’étranges épines !

Le Geôlier.

Mais il faut se hâter.

Isabelle.

xxxxxxxxxxxxxxxxxx Nous partirons soudain.
Viens nous aider là-haut à faire notre main.


1.Var. Madame, grâce aux Dieux, tout va le mieux du monde. (1639-57)
2.Var. Ah ! que tu me ravis ! et quel digue salaire
Pourrai-je présenter à mon dieu tutélaire ?
LE GEÔL.. Voici la récompense où mon désir prétend.
ISAB. Lyse, il faut se résoudre à le rendre content. (1639-57)
3. Var. LE GÊOLIER, montrant Lyse. (1660)
4. L’édition de 1639 porte : "par ces ruines ;" celle de 1657 : "de ses
ruines." Ce sont vraisemblablement deux fautes.