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ACTE IV, SCENE VII. 503


Je ne découvre rien qui m’ose secourir,
Et la peur de la mort me fait déjà mourir.
x Isabelle, toi seule, en réveillant ma flamme,
Dissipes ces terreurs et rassures mon âme ;
Et sitôt que je pense à tes divins attraits,
Je vois évanouir ces infâmes portraits.
Quelques rudes assauts que le malheur me livre,
Garde mon souvenir, et je croirai revivre.
Mais d’où vient que de nuit on ouvre ma prison ?
Ami, que viens-tu faire ici hors de saison ?


Scène VIII



Clindor, le Geôlier.



Le Geôlier, cependant qu’Isabelle et Lyse paroissent à quartier.

Les juges assemblés pour punir votre audace,
Mus de compassion, enfin vous ont fait grâce.

Clindor.

M’ont fait grâce, bons Dieux !

Le Geôlier.

xxxxxxxxxxxxxxxxxxx Oui, vous mourrez de nuit.

Clindor.

De leur compassion est-ce là tout le fruit ?

Le Geôlier.

Que de cette faveur vous tenez peu de conte !
D’un supplice public c’est vous sauver la honte.

1. Var. Je ne découvre rien propre à me secourir. (1639-57)
2. Var. Aussitôt que je pense à tes divins attraits. (1639-57)
3. Voyez tome I, p. 205, note 3.
4. Var. Isabelle et Lyse paroissent à quartier. (1663, en marge.) — Cette
indication manque dans les éditions de 1639-57. — A quartier, à l’écart. Voyez tome I, p. 93, note 2.