Aller au contenu

Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 3.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
109
ACTE I, SCÈNE II.

Scène II.

L’INFANTE, LÉONOR, Page[1].
L’INFANTE[2].

Page, allez avertir Chimène de ma part[3]
60Qu’aujourd’hui pour me voir elle attend un peu tard,
Et que mon amitié se plaint de sa paresse.

(Le page rentre[4].)
LÉONOR.

Madame, chaque jour même désir vous presse ;
Et dans son entretien je vous vois chaque jour[5]
Demander en quel point se trouve son amour.[6].

L’INFANTE.

65Ce n’est pas sans sujet : je l’ai presque forcée[7]
À recevoir les traits dont son âme est blessée.
Elle aime don Rodrigue, et le tient de ma main,
Et par moi don Rodrigue a vaincu son dédain :
Ainsi de ces amants ayant formé les chaînes,
70Je dois prendre intérêt à voir finir leurs peines.[8].

LÉONOR.

Madame, toutefois parmi leurs bons succès
Vous montrez un chagrin qui va jusqu’à l’excès.[9].

  1. Var. le page. (1638 P. et 44 in-12)
  2. Var. l’infante, au Page. (1637-60)
  3. Var. Va-t’en trouver Chimène, et lui dis de ma part. (1637-44)
    Var. Va-t’en trouver Chimène, et dis-lui de ma part. (1648-56)
  4. Ce jeu de scène manque dans les éditions de 1637 in-12 et de 1638 L. — Il se trouve trois vers plus loin dans l’édition de 1644 in-12.
  5. Var. Et je vous vois pensive et triste chaque jour. (1637-56)
  6. Var. L’informer (a) avec soin comme va son amour. (1637-44)
    Var. Demander avec soin comme va son amour. (1648-56)

    (a) Voyez tome I, p. 472, note 2, et tome II, p. 31, note 2.
  7. Var. J’en dois bien avoir soin : je l’ai presque forcée
    À recevoir les coups dont son âme est blessée (b). (1637-56)
    (b) À recevoir le coup dont son âme est blessée. (1644 in-12)
  8. Var. Je dois prendre intérêt à la fin de leurs peines. (1637-56)
  9. Var. On vous voit un chagrin qui va jusqu’à l’excès. (1637-56)