Et je n’entreprends pas, à force de parler,
Ni de vous adoucir, ni de vous consoler.
Mais si de vous servir je puis être capable,
Employez mon épée à punir le coupable ;
Employez mon amour à venger cette mort :
Sous vos commandements mon bras sera trop fort.
Malheureuse !
[1].
De grâce, acceptez mon serviceJ’offenserois le Roi, qui m’a promis justice.
Vous savez qu’elle marche avec tant de langueur,
Qu’assez souvent le crime échappe à sa longueur[2] ;
Son cours lent et douteux fait trop perdre de larmes.
Souffrez qu’un cavalier vous venge par les armes[3].
La voie en est plus sûre, et plus prompte à punir.
C’est le dernier remède ; et s’il y faut venir,
Et que de mes malheurs cette pitié vous dure,
Vous serez libre alors de venger mon injure.
C’est l’unique bonheur où mon âme prétend ;
Et pouvant l’espérer, je m’en vais trop content.