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ACTE III, SCÈNE IV.
Mon unique souhait est de ne rien pouvoir.
Don Rodrigue.
Ô miracle d’amour !
Chimène.
[1] !
Ô comble de misèresDon Rodrigue.
Que de maux et de pleurs nous coûteront nos pères !
Chimène.
Rodrigue, qui l’eût cru ?
Don Rodrigue.
Chimène, qui l’eût dit ?
Chimène.
Que notre heur fût si proche et sitôt se perdît ?
Don Rodrigue.
Et que si près du port, contre toute apparence[2],
Un orage si prompt brisât notre espérance ?
Chimène.
Ah ! mortelles douleurs !
Don Rodrigue.
Ah ! regrets superflus !
Chimène.
Va-t’en, encore un coup, je ne t’écoute plus.
Don Rodrigue.
Adieu : je vais traîner une mourante vie,
Tant que par ta poursuite elle me soit ravie.
Chimène.
[3]
De ne respirer pas un moment après toi.
Adieu : sors, et surtout garde bien qu’on te voie.
Elvire.
Madame, quelques maux que le ciel nous envoie…