Cette page a été validée par deux contributeurs.
165
ACTE IV, SCÈNE I.
ACTE IV.
Scène première.
CHIMÈNE, ELVIRE.
Chimène.
N’est-ce point un faux bruit ? le sais-tu bien, Elvire ?
Elvire.
Vous ne croiriez jamais comme chacun l’admire,
Et porte jusqu’au ciel, d’une commune voix,
De ce jeune héros les glorieux exploits.
Les Mores devant lui n’ont paru qu’à leur honte ;
Leur abord fut bien prompt, leur fuite encor plus prompte.
Trois heures de combat laissent à nos guerriers
Une victoire entière et deux rois prisonniers.
La valeur de leur chef ne trouvoit point d’obstacles.
Chimène.
Et la main de Rodrigue a fait tous ces miracles ?
Elvire.
De ses nobles efforts ces deux rois sont le prix :
Sa main les a vaincus, et sa main les a pris.
Chimène.
De qui peux-tu savoir ces nouvelles étranges ?
Elvire.
Du peuple, qui partout fait sonner ses louanges[1],
Le nomme de sa joie et l’objet et l’auteur,
- ↑ L’édition de 1682 porte, par erreur, les louanges, pour ses louanges.